L'Orangerie (en parachèvement)



L'architecte Hardouin-Mansart vient à peine d'achever la construction de la nouvelle Orangerie l'année dernière (1686). Une première Orangerie avait été édifiée dans le style du pavillon de chasse de Louis XIII. La façade faite de pierre et de brique comprenait treize baies en plein cintres. Devant cette ancienne orangerie, s'étendait deux parterres et un bassin rond en son centre. La largeur de l'ouvrage était celle du château primitif de Louis XIII. Lors de la construction de l'aile du Midi, l'édifice apparut comme un obstacle à l'expansion du château. Sa démolition eut lieu en 1681.

Hardouin-Mansart s'occupa de la construction de la nouvelle Orangerie entre 1682 et 1686. En raison de quelques malfaçons, le paiement final ne s'effectuera qu'en 1688. L'édifice est un véritable chef d'euvre de la stéréotomie ( = art de la taille et de la coupe des pierres de pure tradition du Moyen-Âge français).

Les dimensions de la nouvelle Orangerie sont nettement supérieures à celles de la première. Si l'architecte garda le dessin des 13 baies, il en augmentant cependant la hauteur et la largeur. La galerie principale mesure 156 mètres sur 21 mètres et la voûte en berceau s'élève jusqu'à 13 mètres. Les deux galeries latérales font 117 mètres de longueur. Afin de soutenir le parterre du Midi dont la surface a été doublée, Mansart a appuyé contre son Orangerie de deux énormes escaliers à trois volées, dits "les Cent Marches".


Plan du projet de Mansart.

L'exposition au soleil du midi et l'épaisseur des murs (de 4 à 5 mètres) permettent de garder une température ambiante comprise entre 5 et 8°C en plein hiver. L'Orangerie peut abriter jusqu'à 3.000 pieds d'orangers, de citronniers et de grenadiers. Nombres d'entre eux proviennent de l'orangerie de Vaux-le-Vicomte. Le parterre de la nouvelle Orangerie, dessiné par Le Nôtre, s'étend jusqu'à la route de Saint-Cyr.


 

Quatre enlèvements ont été commandés pour orner le parterre d'Eau : Coronis enlevée par Neptune, Proserpine par Pluton, Orythie par Borée, Cybèle par Saturne. Seuls trois d'entre eux furent réalisés et rejoindront cette année le parterre de l'Orangerie. Pour compléter l'ordre et la symétrie, on place un marbre italien : la Renommée du Roi.

La Renommée du Roi.
Entre 1680 et 1685 par Domenico Guidi.

Borée enlevant Orythie. (Le Vent)
Commencé de 1674 à 1679 par Marsy et achevé par son élève Flamen de 1684 à 1687.

Pluton enlevant Proserpine. (Le Feu)
Réalisé par Girardon.

Saturne enlevant Cybèle. (La Terre)
Réalisé par Regnaudin de 1675 à 1687 sur un dessin de Le Brun.